vendredi 3 octobre 2008

Sonia Rykiel, 40 ans de "mode par hasard"

LeMonde.fr / 2oct08 / par


"A 22 heures passées, sous la tente en miroirs noirs et néons rouge fluo, 540 convives dînaient joyeusement. Souper fin, champagne, nappes blanches, porcelaine et argenterie, le défilé tardait, mais personne ne s'en souciait quand les filles ont déboulé en dansant sur le podium passé minuit. Cheveux mousseux à la Sonia, lunettes hublots, mains dans les poches d'une salopette, pull rayé et béret clinquant, les mannequins ont défilé en dansant.

"JE NE SAVAIS RIEN"

Tous les codes de la griffe y sont passés, les couleurs poudre, rouge, violet, les rayures en trompe-l'oeil sur les robes de mousselines, les clous sur les sandales plates-formes et les blousons motard, jusqu'aux robes gitanes à volants de marabout. La surprise était pour le final : l'énergique Nathalie, sa fille, présidente et directrice artistique du groupe familial, annonçait trente mannequins habillés en Rykiel par trente couturiers, parmi les plus courus, de la plus drôle, tricotant un pull XXL, la pelote de laine sur un chariot à roulettes, signée Gaultier, à la plus raffinée, bustier drapé aux volants animés de plumes de paon signée Cavalli. Le podium s'est couvert de roses rouges, on a chanté "Happy Birthday Sonia".

"J'ai fait de la mode par hasard, confiait la créatrice, fin septembre, dans son bureau mansardé du boulevard Saint-Germain, j'avais envie d'être différente." Tout commence le jour où elle commande, chez un fournisseur de son mari, un pull tout étriqué. Il sera à la "une" du magazine Elle. La voilà baptisée "Reine du tricot". "Je n'avais aucun acquis, à part les couleurs, je ne savais rien", lâche-t-elle. Lourde frange rouge feu au ras des yeux, et une énergie à partager, Sonia Rykiel revendique son côté intello : "Mon fil conducteur, c'est la politique, j'organise le vêtement avec les drames du moment, toujours avec un peu d'ironie, de la tendresse et une espèce de fraîcheur." Son credo : la "démode". "C'est s'habiller devant un miroir. Montrer ce qu'on a de beau. Cacher ce qu'on a de laid. Il faut désordonner ce qu'on fait, nous, les couturiers."

Elle a jeté des mots sur une feuille blanche, pour raconter ses quarante ans. Un poème à la Breton qui commence par rayées, se termine par paix."

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