samedi 9 février 2008

le meridien de Paris

Au centre de l'observatoire de Paris, court sur le sol un ligne en laiton qui symbolise le méridien de Paris (wiki), abandonné depuis longtemps au profit du méridien de Greenwich bien sur, il date de l'époque où les grandes puissances France et Angleterre se disputaient l'honneur d'avoir sur le territoire La Référence, L'origine du monde en quelque sorte...


Un artiste a relevé le pari qui lui était proposé et a disposé sur le sol de la capitale des médaillons dans l'alignement de ce méridien; je n'en connais personnellement que quelques uns et je propose ici que nous en dressions la carte. Voilà donc déjà pour commencer:

  • au 52 boulevard Saint Germain (Mo Odéon), devant le pub "Old Navy" ! à cet endroit le trottoir se creuse légèrement, ce qui fait que ce médaillon est toujours plus ou moins caché sous une couche d'eau poussiereuse.
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(mise à jour)
Référence trouvée sur le site de l'ambassade de Hollande:

Hommage à Arago de Jan Dibbets

Le projet

De 1893 à 1942 une statue en bronze de François Arago dominait la petite place de l'île de Sein, où le méridien de Paris coupe le boulevard Arago. Comme tant d'autres à Paris, cette statue fut fondue pendant la Seconde Guerre mondiale. Il n'en reste que le socle. Pour honorer la mémoire de François Arago, l'artiste néerlandais Jan Dibbets a conçu selon ses propres termes un "monument Imaginaire réalisé sur le tracé d'une ligne imaginaire, le méridien de Paris". Le projet se présente sous la forme d'un parcours ouvert à travers la ville, matérialisé par 135 médaillons en bronze de 12 cm de diamètre, fixés au sol le Iong du méridien de Paris, entre le périphérique nord et le périphérique sud, traversant certains sites significatifs des XVIIle, IXe, IIe, VIe et XlVe arrondissements, tels que le jardin du Luxembourg, le Louvre, le Palais RoyaÎ ou les abords de la place Pigalle. Les médaillons sont marqués du nom d'Arago ainsi que d'un N indiquant le nord et d'un S indiquant le sud orientés dans l'axe du méridien. Le socle est conçu comme le centre à partir duquel I'oeuvre s'étend dans deux directions opposées. Cet hommage à Arago constitue une réponse nouvelle délibérément non monumentale, à l'idée d'hommage. Elle rompt avec le schéma traditionnel de la statuaire commémorative et répond à la question: "Comment faire un monument à la fin du XXe siècle".

Jan Dibbets a en effet choisi de ne pas concentrer son intervention sur le seul socle mais d'intervenir à l'échelle de la ville tout entière. Volontairement les médaillons se lient complètement aux endroits où ils sont posés, jardins, passages couverts ou chaussées avec leurs bouches d'égout et de gaz, La perception d'ensemble de I'oeuvre reste, et doit rester, virtuelle, aussi idéale que l'est le méridien lui-même. Avec en mémoire les recherches menées à l'époque d'Arago sur le système métrique, cette démarche revêt une pertinence particulière. La situation du piéton parisien cheminant de médaillon en médaillon, n'est en effet pas sans analogie avec celle des premiers cartographes établissant de lieu en lieu des mesures avec leur quart de cercle. Au demeurant, ce projet intègre des notions constamment présentés dans l'oeuvre de Jan Dibbets: le déplacement, le rapport entre la vision lointaine et la vision proche, une organisation séquentielle de l'espace, la manière dont le mental supplée aux limites de la perception visuelle.

François Arago (1786 - 1853)

Arago est né à Estagel (dans les Pyrénées-Orientales, alors le Roussillon), petite ville dont son père était le Maire, le 26 février 1786. Il est mort à l'Observatoire de Paris, le 2 octobre 1853.

arago.gif (16311 bytes)Arago enfant fut sans doute conquis à l'astronomie par la visite à Estagel de Méchain. Ce dernier avait été chargé en 1792, avec Delambre, de mesurer la méridienne de France (à Méchain le sud, à Delambre le nord...!). En 1806, encore élève de l'École Polytechnique, Arago obtient de se voir confier avec Biot l'achèvement des travaux de ses deux illustres devanciers. Il est chargé d'achever la prolongation de la "méridienne" de France jusqu'aux îles Baléares. L'opération géodésique est suivie d'aventures périlleuses, qui le font passer pour mort: fait prisonnier par des pirates, il était détenu dans les prisons du Bey d'Alger... Mais l'opération était terminée. À son retour en France, en 1809, il est élu à l'Académie des Sciences. Il a 23 ans. Il en deviendra le Secrétaire perpétuel, le Président... Il s'installe à l'Observatoire de Paris où il vit désormais et dont il devient vite la figure marquante. Il y devient directeur des observations en 1834 et directeur délégué du bureau des longitudes en 1843. Arago peut être considéré comme le père de la vulgarisation scientifique moderne.

La carrière politique d'Arago commence en 1830. Élu et réélu député des Pyrénées-Orientales, puis de Paris, il restera parlementaire jusqu'au coup d'État de 1852. Il est membre du Conseil Général de la Seine, qu'il présidera deux fois, de 1830 à 1849. Ses convictions ardemment républicaines le poussent à participer à la Révolution de 1848 où il exerça d'ailleurs une action modératrice. Il est membre du Gouvernement provisoire, ministre de la Marine puis de la Guerre. C'est lui qui promulgue le décret abolissant l'esclavage aux Colonies. Il préside le Comité exécutif qui exerça le pouvoir du 9 mai 1848 jusqu'à la dissolution le 24 juin: à ce titre, il fut chef de l'État durant 46 jours...

Le méridien

Sur la terre (comme au ciel, toute étoile), tout point géographique est repéré par deux quantités: sa latitude et sa longitude. La surface terrestre est en quelque sorte quadrillée par un réseau de «parallèles», de latitude déterminée, et en effet parallèles à l'équateur, et de «méridiens», grands cercles perpendiculaires à tous les parallèles, passant par les deux poles nord et sud. On compte les latitudes en degrés, minutes et secondes d'angle, à partir de l'équateur, soit vers le nord, soit vers le sud. On compte les longitudes en heures, minutes et secondes de temps, à partir d'un méridien origine, vers l'ouest, ou vers l'est.

Pendant longtemps, c'est le méridien de Paris qui fut, pour tous les marins français, le méridien origine, comme il le fut pour les géographes et les voyageurs; ce n'est qu'en 1884 que, sous l'influence de la domination britanique sur les mers du globe, une convention internationale adopta définitivement le méridien de Greenwich comme méridien origine (un épisode que rappelle de manière romanesque les aventures de Tintin dans «Le trésor de Rackham le Rouge» d'Hergé...)

La «méridienne» de France est constituée de l'ensemble des éléments déterminant la position géographique du méridien de Paris sur le territoire national. Le méridien de Paris passe par le centre de l'Observatoire de Paris et traverse la France du nord au sud, sensiblement de Dunkerque à Perpignan. Sa construction a commencé en 1669, deux ans après la fondation de l'Observatoire de Paris, sur un arc reliant Paris et Amiens; à cette occasion, l'astronome Jean Picard (1620-1682) a créé les instruments et les méthodes de la géodésie astronomique et a obtenu la première valeur précise de la longueur du rayon terrestre.

La méridienne est achevée en 1718, grâce à Jean-Dominique Cassini (1625-1712), premier directeur de l'Observatoire, à son fils Jacques Cassini (1677-1756), et à Philippe de la Hire (1640-1718). Révisée en 1739)1740 (par l'abbé La Caille, Cassini de Thury et Maraldi), elle est remesurée en 1792-1798, à la demande de la Convention, par Delambre et Méchain, afin de servir de base à la détermination de la longueur exacte du mètre (en 1799), défini comme la dix millionième partie du quart du méridien terrestre. C'est à partir de cette détermination que fut construit le «mètre étalon» déposé au pavillon de Breteuil à Sèvres, et détroné aujourd'hui par les mesures extrèmement précises des longueurs d'ondes atomiques effectuées au laboratoire. Arago et Biot prolongent ultérieurement les mesures de Delambre et Méchain jusqu'aux Baléares.

Le mètre défini en 1799 est la base du système métrique décimal créé par la Convention en 1795... Et il restera la base du «Système International» (SI) d'unités créé en 1960, réalisant le voeu de ses créateurs révolutionnaires: «À tous les temps, à tous les peuples».

Jan Dibbets

Né en Hollande en 1941, il vit et travaille à Amsterdam. Son oeuvre s'organise autour d'un questionnement sur les mécanismes de la perception et sur la notion de point de vue. il fait partie de la génération des artistes conceptuels qui se fait connaître à la fin des années 60 / début des années 70 par des expositions dans les galeries Konrad Fischer à Düsseldorf, Sperone à Turin, Yvon Lambert à Paris et Léo Castelli à New York. Il participe également à des expositions organisées par Seth Siegelaub à New York (1969), par Harald Szeemann à Berne ("Quand les attitudes deviennent formes"', 1969) et à Kassel ("Dokumenta V"", 1972). Des expositions personnelles ont été organisées dans certains des plus grands musées d'art contemporain du monde, en particulier au Stedelijk Museum d'Amsterdam (1972), à l'ARC, musée d'Art moderne de la Ville de Paris (1980), au Walker Art Center, Minneapolis (1987), au Solomon R. Guggenheim Museum, New-York (1987), au Detroit Institute of Arts à Détroit (1987), au Centre national de la photographie, Palais de Tokyo à Paris (1991). L'hommage à Arago et le projet pour la cathédrale de Blois (création de vitraux) sont les premiers projets de commande publique pour lesquels Jan Dibbets est sollicité.

source du document texte et image : © 1998-2007 Ambassade du Royaume des Pays-Bas à Paris





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